Je me rappelle un jour, il y a plusieurs années en arrière, de me retrouver à traverser un champ et soudainement de voir arriver un troupeau de vaches vers moi. L’émerveillement mélangé à l’effraie a laissé surgir en moi un chant. Toutes les vaches se sont arrêtées, comme enchantées, elles me regardaient attentives. Le taureau-même s’était placé devant tout le monde pour écouter. Nous sommes restés ainsi pendant plusieurs longues minutes. Aucune vache voulait se déplacer. Je me rappelle d’avoir été très émue. J’étais sûre qu’on était en train de communiquer.
Quand j’ai eu la proposition de participer et assister à ce projet avec les chevaux, il est né en moi l’enthousiasme de comprendre comment la musique peut communiquer avec des animaux. Or, les chevaux bien sûr ne sont pas des vaches et la complexité du projet n’est pas seulement de vivre cette communication presque extatique avec l’animal, mais de ce que je comprends d’inclure l’action, le mouvement. Peut-être ce que j’ai vécu avec les vaches est la première phase du processus : rentrer en contact, sentir, percevoir.
C’est aussi ce que nous avons appris lors de la première rencontre : s’écouter, percevoir l’autre (déjà l’autre en tant qu’individu), observer ce qui se passe quand on rentre en contact, en interaction, juste au niveau de la perception. Et ensuite on s’est approché du cheval. Apprendre à connaître et reconnaître son langage corporel: comment rentrer en relation de confiance ? Pour ensuite interagir, entrer en mouvement avec la musique. Comment mon chant, mon jeu, se transforme afin de pouvoir entrer en action avec le cheval ?
Je me réjouis de continuer à vivre ce beau processus du projet Pégamuse. Merci !